On ne prémédite pas ses raisons d'écrire, elles s'imposent et se constatent : je me suis aperçue au bout de quelques milliers de pages que la plupart de mes écrits mettaient en scène un combat pour survivre. Souvent, c'est un enfant ou un adolescent qui le mène, pour rendre sa cohérence à l'univers désordonné où les adultes prétendent le faire grandir. D'autres fois, je situe mon intrigue dans un avenir que je redoute ; j'oppose, aux tenants d'un ordre parfait censé assurer une félicité perpétuelle au détriment des plus faibles, la parole libre et l'espoir fou d'individus rebelles ou laissés-pour-compte. Dans " Vers les Terres insoumises ", Raphaël mène ces deux combats à la fois. Il n'a pas de haine ni de violence, et il espère toujours redonner leur chance à ses parents défaillants dont il voudrait incarner les rêves. Mais en même temps, c'est un résistant, en quête de ses propres valeurs, animé par l'ambition de redistribuer les cartes qu'on a battues pour lui. Dans sa lutte contre les commandements normatifs et cyniques qui l'ont condamné d'avance, il n'a que sa vaillance et son intuition. Mais le courage et l'imagination sont de bonnes armes pour s'envoler. Alors peut-être que ce qui m'inspire, finalement, n'est pas tant le combat que l'envol.

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VERS LES TERRES

INSOUMISES