Je les explique par un seul mot : le manque. À l'école, tout m'intéressait et j'ai vécu comme une violence l'obligation de choisir entre les mathématiques, les lettres et les sciences sociales. Cela n'a d'ailleurs pas été un véritable choix puisqu'à l'époque, aucun « fort en maths » ne refusait d'emprunter la voie royale que représentaient les classes préparatoires aux grandes écoles d'ingénieur. Sur cette lancée, j'ai obtenu trois très bons diplômes et ai travaillé avec succès dans deux sociétés mais la sensation de manque ne m'a jamais quittée : je me sentais appauvrie et regrettais de ne pas avoir poursuivi aussi des études de lettres... ou d'ethnologie, de journalisme, de cinéma... : tant d'autres domaines m'attiraient ! (En somme, c'est un programme d'études humaniste, tel celui décrit par Gargantua à son fils Pantagruel, qui m'aurait convenu.)

Le théâtre – jeu, mise en scène, scénographie – m'a, à cette époque, énormément apporté : plaisir de l'imaginaire, du texte, du ressenti, des décors et costumes... Pour aller plus loin, j'ai entamé des études en Arts du Spectacle et obtenu une maîtrise à l'Université de Nice. C'est à ce moment-là que j'ai renoué avec l'écriture ; je dis « renoué » car enfant, j'adorais écrire des histoires, pièces de théâtre ou scénarios dans des cahiers que j'illustrais. Un bonheur que j'ai retrouvé lors des cours d'écriture dramatique à la faculté avec Jean-Pierre Triffaux – un professeur enthousiaste qui savait créer une ambiance propice à la création. Est alors né « Barbaouate », un spectacle de marionnettes pour enfants que j'ai créé et tourné dans les Alpes Maritimes. Un premier roman, « EXPÉRON », a suivi, que j'ai eu la chance de voir publié par les éditions Griffe d'Encre.  

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11 SEPTEMBRE 2061